OM – MHSC (0-2) : What the f*ck ?!!

Ce devait être une fête, avec trompettes, tambours et tout le toutim. Au final, il n’en restera qu’un gros pétard mouillé. Pire, une grosse farce. Le signe avant-coureur était cette « affaire Amalfitano », ayant éclaté jeudi dernier. Pas l’idéal pour vous mettre un effectif en condition optimale.

Mais l’impression générale que laisse ce club ces jours-ci est que c’est plus que jamais le désordre qui prédomine, un peu à l’instar des inoubliables saisons 1999 à 2002, ou 2004/05. Un gloubiboulga géant passé à la centrifugeuse marseillaise.

On dit souvent qu’un club de foot ressemble à sa ville. Ici, la théorie prend tout son sens, en longueur, en largeur et en profondeur. En effet, bien que Marseille soit en mutation notable (et louable !) lorsque l’on voit l’admirable développement d’Euroméditerranée, le quartier d’affaire situé à la Joliette, ou d’autres réalisations un peu partout dans la ville (MuCem, rénovation du Centre Bourse…), on voit aussi et surtout que les problèmes récurrents sont toujours là et plombent plus que jamais la cité phocéenne et son image (saleté, commerçants et/ou restaurateurs désagréables et non-professionnels, taxis au comportement lamentable, incivisme général, manque d’animation et de services, faiblesse de transports en commun). Et on se dit que l’amateurisme touche Marseille à tous les étages et que, bien évidemment, l’Olympique de Marseille ne pouvait guère y échapper. L’habitude crasse qu’ont certaines personnes à toujours reporter aux calendes grecques les projets (le plus illustre exemple étant celui de la L2). Marseille est une belle ville, sûrement la plus belle du monde, et possède une riche histoire, cependant jalonnée de soubresauts. Idem pour l’OM, me direz-vous spontanément.

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Lorsque l’on aperçoit, dès l’avant-match, l’intendant en chef du club marseillais, Michel Chatron, arborer sur son tee-shirt officiel les initiales d’un ancien directeur sportif sur le torse et le nom de ce dernier en gros sur le dos, alors que ledit ancien DS ne fait plus partie de l’encadrement du club et qu’une nouvelle ère est (soi-disant) entamée, on se dit que l’institution OM marche toujours autant sur la tête.

Lorsque l’on voit que le contingent de maillots pour chaque joueur n’est pas assuré, comme ce fut le cas pour André Ayew qui avait hier son maillot initial ensanglanté et qui dut sortir, faute de pouvoir remettre un autre maillot floqué à son nom et numéro (alors qu’il aurait pu rester sur le terrain avec un maillot vierge de nom et numéro…), on se dit que l’incompétence crasse a hélas encore de beaux jours devant elle. Et ce travail incombe à l’intendant en chef, n’est-ce pas monsieur Chatron ?

Lorsque l’on constate que même la nouvelle pelouse, pourtant « high-tech » à en croire les experts, part en capilotade, on se dit que c’est à désespérer. Pourtant, Troyes, Metz, Saint-Etienne et Bordeaux (nouveau stade) auront la même, faite d’un substrat composé de sable, copeaux de liège et fibres synthétiques. Mais là encore, on apprend que ce serait dû à un défaut d’entretien de la part de la société chargée de l’engazonnement (différente du fournisseur du substrat). De plus, le manque de ventilation en raison de la présence du toit n’arrange rien concernant l’enracinement. Bref, dans ce domaine aussi, c’est la cacophonie générale et organisée !

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Lorsque l’on a à faire à Franck Passi ou une tierce personne pour les traductions franco-espagnoles en conférence de presse, alors que Fabrice Olszewski était censé être officiellement responsable de cette tâche, on se demande ce qu’il se passe dans ce club.

Lorsque l’on suit les atermoiements et le déroulement quasi-vaudevillesque de l’épisode du Stade Vélodrome, entre l’OM et la Mairie de Marseille, on doute d’être dans la seconde ville de France. Surtout en gardant à l’esprit le fait que les dirigeants Olympiens (y compris l’actionnaire) étaient au parfum depuis 2011 des intentions de loyer de 8 millions l’année de l’édilité marseillaise. Sans oublier les photos bras dessus bras dessous des mêmes protagonistes (avec également l’ancien DS-entraîneur), dans le local de l’un des groupes de supporters de l’OM, lors des dernières élections municipales en mars dernier. Fallait surtout pas que le méchant Mennucci devienne Maire de Marseille, lui qui voulait vendre le Vélodrome et trouver un nouveau repreneur à l’OM. Bouh, le vilain !

Lorsque l’on assiste aux promesses de Vincent Labrune non tenues, notamment en ce qui concerne l’enveloppe de 35 millions d’euros destinée au recrutement, et au fait que Marcelo Bielsa ne semble rien gérer en dehors de l’entraînement pur et dur, on se demande pourquoi l’Argentin, même s’il est surnommé El Loco, s’est embarqué dans cette galère. Pire, on voit bien qu’El Loco navigue à vue avec cet effectif insuffisant (on attend toujours deux défenseurs axiaux, un bon « 6 » et un latéral droit…) et en pleine « transition », avec des membres qui sont priés de quitter le club au vu de leurs émoluments conséquents, avec des jeunes et prometteurs éléments recrutés en 2013 et 2014, ou encore d’anciens cadres devenus fantomatiques (oui, Steve, c’est de toi qu’on parle).

De plus, au vu de ce deuxième rendez-vous officiel de la saison, face à Montpellier, on a pu toucher du doigt la naissance d’une certaine mutinerie. Outre l’anecdote Chatron évoquée plus haut, la piètre prestation de Gignac en est une sacrée preuve, surtout si on la compare aux matches précédents (surtout les amicaux), où APG fut davantage inspiré devant les buts. Doit-on y voir un signe de « solidarité » avec son ami Cheyrou ? Rien n’est impossible, surtout quand on se remémore la sortie de l’attaquant Marseillais après le match à Bastia, où il a fustigé la méthode Bielsa, à l’instar de quelques autres joueurs. Et d’après le FranceFootball de ce jour, beaucoup de salariés du club phocéen, et plus particulièrement ceux chargés de l’intendance, prendraient un malin plaisir à d’ores et déjà savonner la planche du technicien Argentin et de son staff. Pourtant, Marcelo Bielsa l’a bien fait savoir, que cela soit en séance d’entraînement à ses joueurs ou en conférence de presse : il n’est en rien responsable du « loft » instauré par l’Olympique de Marseille, tout comme il ne dispose de coudées franches pour les transferts.

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Alors, me direz-vous, et la rencontre OM-Montpellier en elle-même, ça a donné quoi ? Je vous répondrai déjà par une question : qu’en est-il de la formule « on joue comme on s’entraîne » ? Car, en ce qui me concerne, j’ai surtout vu une « espèce d’équipe » qui n’appliquait en rien les consignes de Marcelo Bielsa et ce qui se faisait à l’entraînement. C’était insipide, désordonné, haché, incohérent. La sœur jumelle de la glorieuse équipe de janvier dernier !

J’ai surtout vu un Mandanda définitivement déconnecté (sa blessure lors d’OM-Guingamp n’aura-t-elle pas été le début de crépuscule de sa carrière ?), un Dja Djédjé étonnement et dangereusement approximatif (il est fautif sur le premier but montpelliérain) en défense et guère inspiré en phase offensive (ses centres ne trouvèrent la plupart du temps que Jourdren, le portier Héraultais !), un Mendy qui eut beau jeu de ricaner sur les déboires de la Seleçao lors de la dernière Coupe du Monde, et qui va bigrement se sortir les doigts du nez (pour rester poli), un Payet au rendement toujours aussi irrégulier et surtout insuffisant par rapport à la stature de « patron » qu’il devrait tenir sur le plan technique. Le trident de milieux offensifs n’a d’ailleurs eu de cesse de permuter, mais en vain. Imbula a rendu une copie moyenne mais fut, à sa décharge, bien esseulé. Un peu comme Nkoulou en défense, quoi !

On ne peut même pas parler de hold-up pour la victoire de Montpellier, vu que l’escouade de coach Courbis a bien joué le coup. Mais tout cela semble bien secondaire, tant les problèmes qui minent l’OM sont nombreux et importants. Le club phocéen, s’il ne règle pas rapidement cette situation inconfortable et intenable au niveau de l’ambiance générale (« loft », dossiers en stand-by, salariés du club, rôles de chacuns, moyens financiers et joueurs à encore recruter), perdra beaucoup de rencontres, y compris face à des écuries « de bas de tableau ».

Car, vous l’aurez compris, il ne s’agit plus (et depuis longtemps…) de compétences intrinsèques, de schémas tactiques ou de méthodes d’entraînement, mais bel et bien d’ambiance ! Il semblerait surtout que les huiles qui dirigent NOTRE club n’aient pas tout à fait compris le message d’avril dernier…

Quant à Marcelo Bielsa, il aura en tout cas sacrément besoin de soutien de la part des supporters de base dont nous faisons partie, et qui représente, fort heureusement, la majorité. Car sa tâche s’annonce vraiment compliquée, surtout pour les semaines qui viennent…

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A propos de Jogabonito


Combattre pour l'OM à la vie à la mort, depuis 1980 en ce qui me concerne.
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Une Réponse pour OM – MHSC (0-2) : What the f*ck ?!!

  1. A savoir que niveau « escalopes » sur la pelouse, on en a vu de bien belles de facile un bon mètre de long (tout en surface, ça tranche fin). Bref l’implantation ça n’avait pas l’air d’être « top ».