OM-Lens : à l’eau win ?

Pour la première fois depuis l’arrivée à sa tête de Marcelo Bielsa, l’Olympique de Marseille vient de perdre deux matchs officiels consécutifs. Les anxieux et les vendeurs de buzz ne manquent évidemment pas de commencer à crier au feu. Les autres relativisent cette mauvaise passe, insistant tantôt sur le bon match livré à Lyon, tantôt sur l’absence d’importance de la Coupe de Ligue, dont les Olympiens viennent d’être éliminés.

Comme souvent, diront le(s) fan (s ?) de François Bayrou, la vérité pourrait se situer quelque part entre ces deux postures : en état de grâce depuis huit matches, la machine phocéenne semble grippée depuis quelque temps, sans que l’on sache si cela est imputable à de la fatigue ou à de la suffisance, à la fin d’un surrégime ou au début de la pression, à une réussite moindre où à des choix tactiques parfois perfectibles.

Même pas peur !

Non, ce n’est pas Gervais Martel qui a fait des UV, c’est juste un avant match qui rebondit sur le calendrier.

En revanche, les principes de jeu, basés sur le pressing et la disponibilité, semblent toujours solidement ancrés dans les esprits, tandis qu’objectivement, la situation sportive du club demeure excellente. Parce que nous, on aimerait bien vous parler de crise, mais en cas de victoire contre Lens, il est utile de rappeler que Marseille resterait installé au sommet de la L1 quel que soit le résultat du prochain déplacement chez l’ogre du Qatar…

Alors bien sûr, cette victoire n’est pas acquise. Il se peut que l’équipe se mette à gamberger, que les gamins du Nord aient tellement les crocs qu’ils soufflent l’OM, ou que ma tante s’en découvre deux et qu’on l’appelle désormais « mon oncle “. Ou alors, en retrouvant une équipe presque type et face à un adversaire que même les accros à la sinistrose qualifieraient de prenable, il se peut que l’OM obtienne logiquement les trois points et que la machine reparte. Peut-être pas avec la même insolence que celle affichée depuis le succès obtenu contre Guingamp, mais certainement pas sur le fil du rasoir, comme beaucoup aimeraient le faire croire. Cette équipe est douée et possède quelques arguments solides qui devraient lui permettre d’encaisser plusieurs ratés au fil de la saison. Cela suppose bien sûr d’éviter de paniquer à la première occasion. Chiche ?

Mario Laminé ?

Cantonné à un rôle de coiffeur – au sens propre et au sens figuré – depuis qu’il est arrivé à Marseille, est-ce qu’au moins Mario ballotté lit ?

Il s’y perd, Mario. Depuis son arrivée mouvementée il y a un peu plus d’un an, Lemina n’a jamais véritablement trouvé ses marques à Marseille. Vendu comme le talentueux successeur d’un Romao sympathique, mais limité, le champion du monde des moins de vingt ans avait été recruté au prix fort et un peu à la surprise générale, peut-être au détriment de Sébastien Corchia. Résultat des courses : toujours présenté comme limité, Romao s’est affirmé comme l’un des hommes de base du bon début de saison marseillais, l’OM a toujours besoin d’un bon latéral droit et Mario Lemina, peu aidé par l’incompétence et/ou les changements de coachs, n’a toujours pas justifié les espoirs placés en lui.

Évidemment, n’étant ni gardien de but ni avant-centre, ses prestations systématiquement sans relief attirent moins l’attention, et donc la réprobation. Il n’en reste pas moins que son recrutement peut jusqu’à présent être considéré comme une vraie déception, à la hauteur de la crise de sanglots piquée par Christian Gourcuff au moment de son départ à l’OM. Pourtant, les choses se présentaient plutôt bien pendant la préparation estivale. Sous les ordres de Bielsa, réputé pour faire progresser les jeunes, l’ancien merlu avait livré des prestations de présaison très intéressantes, se signalant par une polyvalence convaincante, dans des secteurs où l’effectif marseillais présente des carences à la fois qualitatives et quantitatives.

Malheureusement, les jolies promesses entrevues ont été stoppées net par une blessure subie avant que le championnat ne reprenne. La suspension de Dja Djédjé, contre Lens et probablement au Parc, lui offre une occasion en or d’accrocher enfin le bon wagon. Il en a les qualités, mais en a-t-il les épaules ? La question mérite d’être posée, car depuis son retour, Lemina traîne sa peine et ne parvient pas à se lâcher. Sauf sur le plan capillaire, bien entendu : car à défaut de s’imposer, Mario brosse.

Carnet : il est libre, Benoît…

Alors que la Commanderie a déjà perdu la belote depuis que Spinosi est parti, le départ de Cheyrou signe la fin du morpion à l’OM.

Cette fois, il est parti. Tel un plâtre que l’on enlève ou une blennorragie dont on se remet, Benoît Cheyrou vient — apparemment, et à Marseille, il faut bien distinguer ce qui est apparent de ce qui est effectif — d’être évacué du métabolisme de l’OM. Tout a déjà été dit – ou écrit – sur l’ancien vice-capitaine olympien, y compris comme l’affirment les mauvaises langues « qu’il aura davantage été vice que capitaine ».
On ne va pas vous faire sa nécro, l’histoire a déjà été racontée. Ou peut-être pas, compte tenu de l’intégrité aléatoire régissant la presse qui fait sa croûte en suivant le club, mais peu importe. Ses débuts moyens, son explosion avec Gerets, l’hypothèse d’une sélection en équipe nationale, à l’époque où le vivier du groupe France était encore plus limité qu’actuellement et où il était managé par un charlatan assumé. Son importance l’année du titre, aussi.

Puis le côté face, moins reluisant, que vous connaissez tout autant. Soyons clairs : un joueur seul ne peut provoquer ni coup d’État ni crise de résultats. Il serait d’ailleurs bien simpliste de faire de Cheyrou la cheville ouvrière de je ne sais quelle conspiration… mais également bien aveugle de nier sa contribution active au pourrissement d’une situation qui aura fini par avoir raison de Didier Deschamps. Le départ de Cheyrou ne méritait pas qu’on lui donne assez d’importance pour le mépriser en le passant sous silence. Et certainement pas non plus d’y consacrer un article à proprement parler.

Voilà pourquoi vous êtes en train de lire ce papier mal torché. À la hauteur de la médiocrité du bonhomme, en somme.

Ne doutons pas que ses fidèles amis, Hatem Ben Arfa, André-Pierre Gignac, Guy Roux, José Anigo ou Dieu sait quels supporters rémunérés, lui rendront un hommage un peu plus appuyé, comme le tacle les deux pieds décollés, qu’on aurait adoré qu’il se prenne.

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Article lu 3670 fois, écrit le par boodream Cet article a été posté dans Avant-match. Sauvegarder le lien.

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